L’EFRAG allège la CSRD : ce qui va (vraiment) changer pour les entreprises

Partager :

Nous suivre :

Le 20 juin 2025, l’EFRAG a publié un rapport d’étape sur la révision des normes ESRS. Objectif : réduire la complexité du reporting CSRD pour les entreprises, tout en maintenant les exigences de transparence et de comparabilité. Bonne nouvelle pour les directions RSE et financières : des simplifications concrètes sont en vue, avec une réduction ciblée de la charge de travail. 

Voici ce qu’il faut retenir de cette publication. 

Une double matérialité plus pragmatique

Jusqu’ici, l’analyse de double matérialité (DMA) était souvent perçue comme un exercice théorique et lourd, à mi-chemin entre la checklist et la cartographie d’impacts sans fin. L’EFRAG propose de renverser la logique : partir du modèle d’affaires pour identifier les sujets réellement matériels, puis appliquer un filtre de matérialité à tous les points de données – y compris ceux de l’ESRS 2. L’objectif est clair : documenter de façon raisonnable et proportionnée, sans produire des dizaines de pages sur des sujets non pertinents. 

Des rapports plus lisibles et mieux structurés

Les futures normes permettront de mieux hiérarchiser l’information : 

  • Une synthèse exécutive pourra donner une vue d’ensemble stratégique (comme dans les états financiers), 
  • Les indicateurs techniques (y compris la taxonomie verte) pourront être relégués en annexe, 
  • Les informations non matérielles ne seront plus mélangées au reste du rapport.

Résultat attendu : moins de redondance, moins de dispersion, et une lecture facilitée pour les parties prenantes. 

Moins de doublons, plus de clarté dans les exigences

L’un des reproches majeurs portait sur les chevauchements entre les exigences transverses (ESRS 2) et les standards thématiques. Désormais : 

  • les obligations en matière de politiques, actions et objectifs (PAT) seront allégées, 
  • seuls les PAT liés à des sujets matériels devront être documentés, 
  • les disclosures pourront être mutualisées (ex. : une politique environnementale commune à tous les sujets E). 

Les standards thématiques ne dupliqueront plus les exigences générales, et les points non pertinents pourront être écartés sans justification fastidieuse. 

Une séparation nette entre obligatoire et volontaire

Pour éviter que les disclosures facultatives ne deviennent, dans les faits, de nouvelles contraintes implicites, l’EFRAG propose : 

  • de mieux baliser ce qui est obligatoire, ce qui relève de la guidance, et ce qui est strictement volontaire, 
  • de supprimer certains items redondants ou à faible valeur ajoutée.

Cette clarification vise à recentrer les efforts des entreprises sur ce qui compte vraiment. 

Des allègements ciblés pour réduire la charge

Plusieurs mesures sont prévues pour soulager les entreprises : 

  • Allègements en cas d’acquisition récente ou de données indisponibles, 
  • Exclusions possibles pour les activités non matérielles, 
  • Possibilité de ne fournir que des analyses qualitatives pour les effets futurs incertains.

L’EFRAG s’inspire également des allègements des normes IFRS S1/S2 (coût excessif, confidentialité commerciale) pour mieux prendre en compte la réalité opérationnelle des entreprises. 

Une meilleure interopérabilité internationale

Alignement sémantique, périmètres d’émissions GES harmonisés, convergence avec l’ISSB : la simplification s’accompagne d’une volonté claire d’articulation avec les référentiels internationaux. 

Un objectif clair : 50 % de points de données en moins

L’EFRAG vise une réduction de moitié du nombre de points obligatoires (« shall datapoints« ), en supprimant ceux qui sont peu pertinents ou trop détaillés. Les éléments supprimés seront, le cas échéant, réintégrés sous forme de guidance non contraignante. 

Ce qui ne change pas : des exigences de fond toujours présentes

Attention : ces allègements ne doivent pas masquer la réalité de fond. Ce qui reste au cœur de la CSRD, c’est : 

  • la double matérialité, qui impose d’identifier et de traiter les sujets ayant un impact significatif pour ou de la part de l’entreprise ; 
  • le périmètre de reporting, aligné sur le périmètre de consolidation financière, ce qui suppose un pilotage au niveau groupe ; 
  • la production d’indicateurs consolidés, qui impliquent d’aller chercher la donnée là où elle se trouve – sur le terrain, auprès des filiales, dans les opérations ; 
  • l’exigence de transparence, qui impose de documenter les sujets matériels, même complexes ou sensibles ; 
  • la gestion de données souvent peu structurées, qu’il faut fiabiliser, mettre en qualité, puis restituer dans un format clair, traçable et audit-ready. 

C’est précisément sur ces enjeux que Karbonpath intervient : structurer l’analyse de matérialité, collecter les données au plus près des opérations, mettre en place des indicateurs exploitables et automatiser le reporting – tout cela avec des outils conçus pour les équipes RSE et financières. 

 

En conclusion

Ce rapport d’étape marque un tournant dans la mise en œuvre de la CSRD. Il témoigne d’une volonté de rendre le reporting extra-financier plus lisible, plus proportionné et mieux aligné avec les pratiques réelles des entreprises. Chez Karbonpath, nous suivons ces évolutions de près pour adapter en continu notre plateforme et accompagner nos clients dans la production de rapports à la fois conformes, efficaces et utiles. 

Pour en savoir plus sur la façon dont nous intégrons ces changements dans notre plateforme, n’hésitez pas à nous contacter.

 

Lien vers la publication officielle de l’EFRAG : https://ycompris.com/wp-content/uploads/2025/06/20250619-Efrag-progress-report.pdf

Envie d’en savoir plus ?

Discutons ensemble ! Notre équipe est là pour vous accompagner.

Sommaire